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JANVIER 1593. 327
nois. « A ceste heure là, mes amis, dist-il, rués-vous « hardiment dessus, estouffés les moi : car ils en sont. « Et pour mon regard, je vous declare que j'aimerais « mieux tumber entre les mains des plus grands here-« tiques du monde que des politiques, voire fussent-ils « ministres de ce chien de Beàrnois. »
Ce jour, quelques ecclesiastiques allerent trouver le president Janin, qui estoit empesché pour la response que vouloit faire son maistre aux sommations du Roi, et lui dire qu'il prist bien garde à la response qu'on lui vouloit faire, pour ce qu'on disoit <ju'il y avoit de l'heresie dedans. Ausquels ledit Janin respondit : « Je-« ne m'en estonnerai point quand vous y en trouvères : « car vous autres, dist-il, en trouvés tous les jours dans.-« la Bible mesme et dans la sainte Escriture. »
En ce mois de janvier, bruit de grand remuement cn France par un tiers parti. M. le cardinal de Lenon-cour (0, bon serviteur du Roy, pour en avoir donné advis à Sa Majesté, en perdit Ia vie (a), aiant esté outrageusement menasse en plain conseil d'estre poignardé par le comte de Soissons, auquel le Roy avoit reproché qu'il estoit dudit tiers parti, et que le cardinal de Lenoncour lui avoit dit. Pour mesme occasion fust chassé Belozaime de la maison de son maistre, trahi par son granflnm Du Perron, auquel il s'estoit fié de son secret.
Par ce tiers parti on devoit tuer le Roi, le prince de Conti et M. de Montpensier. Le cardinal de Bour
(») De Lenoncour : II étoit archevêque de Reims. — (-) En perdit ta vie : Il mourut en décembre 1592. Ce fat M. de Souvré qui donna Ie premier avis au Roi de ce tiers parti. Henri iv chargea le cardinal de Jononcourt de veiller sur la conduite du cardinal dc Bourbon.
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